Notre Histoire

Notre histoire…

Contexte précurseur d’une fondation
C’est dans le cadre historique d’un réveil missionnaire et religieux de la région du sud-ouest de la province de Québec que le diocèse de Saint-Hyacinthe fut érigé en 1852.

Note : Ces renseignements historiques sont extraits du livre suivant :
ROBILLARD, Mgr Jean Marc, c.s.s., sous la direction de, 150 ans de vie ecclésiale, Le diocèse de Saint-Hyacinthe, 1852 – 2002, Valiquette Éditeur, 486 pages.

 

Au plan socio-politique
Au Bas-Canada, la première partie du XIXième siècle a été marquée par une crise socio-politico-culturelle dont le point culminant fut la Rébellion de 1837-1838. Pour comprendre la situation qui prévalait à cette époque, revoyons quelques-uns des éléments qui ont conduit à cette crise.

Le premier élément qui retient notre attention est celui d’une situation économique difficile qui atteindra son apogée au cours des années 1830. À cette époque, l’économie du Bas-Canada et plus particulièrement celle de la région montréalaise, repose essentiellement sur la monoculture du blé. Or, à la suite d’une série de déboires liés au retour de la maladie du blé mieux connue sous le nom de l’ergot du blé, le Bas-Canada n’est plus en mesure d’affronter la concurrence du Haut-Canada qui peut désormais produire du blé en plus grande quantité et de meilleure qualité. Les conditions de vie deviennent alors difficiles et stressantes au plan économique. Conditions qui, lorsqu’elles perdurent, sont souvent à la base d’une crise de société.1

Les conséquences de cette crise économique sont aggravées par une croissance démographique sans précédent dans la grande région au sud de Montréal. En effet, entre 1800 et 1850, on enregistre une très forte migration vers les villes car le surcroît de population dans les campagnes ne permet plus au domaine rural de faire vivre décemment ses populations.

Comme Messieurs Rousseau et Remiggi le font remarquer : « Ce surcroît de population agricole impose également une pression sur la population urbaine qui, à Montréal, est en pleine croissance. Les journaliers, main-d’oeuvre non qualifiée, atteignent 40 pour cent de la population et l’afflux des immigrants ne permet guère le recours à la solution urbaine pour remédier au trop-plein rural. Faisant l’expérience d’être de plus en plus nombreux à occuper un espace rétrécissant sans cesse qui, du reste, ne réussit plus à faire vivre son monde, la population des campagnes et des villes ne peut manquer d’avoir enregistré ces pressions sur ses possibilités d’existence habituelles avec une inquiétude croissante que les tensions socio-ethniques ne feront qu’exacerber. »2

En effet, au cours des années 1820 et plus particulièrement des années 1830, le Bas-Canada voit arriver une grande quantité d’immigrants anglophones.3 Selon les statistiques que nous avons pu obtenir, dès 1831, ces émigrants anglophones forment 45 pour cent des chefs de famille à Québec, tandis qu’en 1842, 60 pour cent de la population montréalaise est anglophone. Pour sa part, le monde rural est marqué plus lentement par l’immigration anglo-protestante qui cherche à éviter les territoires occupés par les catholiques de langue française en s’établissant dans les Cantons de l’Est.

La rencontre de ces deux mondes est pourtant inévitable. Elle se produit dès les premières années du XIXième siècle et ne fait que renforcer les différends déjà latents entre les deux populations. En effet, nous sommes en présence de deux groupes qui veulent prendre en mains les destinées du Bas-Canada : d’une part, la bourgeoisie d’affaires, anglophone et protestante et d’autre part, la bourgeoisie professionnelle, francophone et catholique. La question est alors de savoir qui parlera au nom de la société du Bas-Canada.

La situation est telle qu’à partir de 1830, s’amorce progressivement une crise qui trouvera son point culminant dans la Rébellion de 1837-1838, car, à compter de 1815, « la grande bourgeoisie d’affaires anglophone, largement responsable de l’arrivée du parlementarisme, se ligue avec l’aristocratie contre un nouveau groupe social en émergence, la petite bourgeoisie patriote majoritairement canadienne qui aspire à diriger la société grâce à la prise de contrôle des postes électifs à la Chambre. De tendance soit conservatrice, soit libérale ou républicaine, cette classe nationaliste fait face, à partir de 1828, à l’opposition quasi unanime des anglophones qui se sont rassemblés au sein du Parti bureaucrate.4

À partir de 1834, c’est au tour du mouvement patriotique de se radicaliser et d’entrer dans une lutte ouverte pour l’accroissement des pouvoirs à l’Assemblée législative. Toutefois, devant le refus de Londres qui, en 1837, choisit de défendre les institutions impériales pour lesquelles milite le Parti bureaucrate des anglophones, la lutte s’engage à un autre niveau que celui du parlementarisme. C’est la mobilisation populaire dans les rues et les campagnes, tant du côté anglophone que francophone. À ce chapitre, l’historien Jean-Paul Bernard affirme que dans la seule région montréalaise se sont constitués deux groupes militants d’environ 5 000 personnes chacun.5

Nous connaissons tous l’issue des différents soulèvements armés qui ont pris place en ces années 1837 et 1838 : «  échecs militaires des Patriotes surpris par l’accélération des événements, répression sauvage, emprisonnements, perte des droits, politique de neutralisation du mouvement national par la fusion avec le Haut-Canada. »6

Au plan religieux et ecclésial
Au début du XIXième siècle, seul l’archidiocèse de Québec est officiellement reconnu au Bas-Canada – reconnaissance du vicariat apostolique de la Nouvelle-Écosse par Rome le 4 juillet 1817 – qui est passé de l’état de vicariat apostolique octroyé le 11 avril 1658 à celui de diocèse le 1er octobre 1674 pour atteindre le statut d’archidiocèse le 12 janvier 1819.

En 1820, à la demande de Mgr Joseph-Octave Plessis, M. l’abbé Jean-Jacques Lartigue est nommé évêque auxiliaire pour le district de Montréal. Après plusieurs péripéties et difficultés, le district de Montréal est finalement érigé en diocèse le 13 mai 1836 par Sa Sainteté Grégoire XVI et Mgr Jean-Jacques Lartigue en devient le premier évêque. Durant ce temps, Mgr Bernard Claude Panet a succédé à Mgr Plessis au siège épiscopal de l’archidiocèse de Québec.7

Dans le contexte socio-politico-culturel de ce début du XIXième siècle, une question se pose: quelles sont les préoccupations de l’épiscopat catholique? Elles sont de deux ordres: 1) faire reconnaître et consolider l’autorité ecclésiastique auprès des autorités politiques du nouveau régime britannique; 2) assurer le soin pastoral et spirituel des fidèles.

Depuis la cession de la Nouvelle France à l’Angleterre par le Traité de Paris en 1763, la hiérarchie catholique sur le nouveau continent n’a d’autre choix que d’observer et de tenter de saisir le positionnement de la Grande Bretagne face aux grands événements mondiaux de l’heure et d’analyser les retombées de ces événements sur le pays: d’abord la Guerre d’indépendance aux États-Unis et l’invasion des troupes américaines dans le sud-ouest de la colonie, de 1775 à 1776; puis la Révolution française de 1789 à 1799 qui prône, entre autres idées, la souveraineté de la nation, un concept qui peut encore influencer les idées avancées par la montée du patriotisme au Bas-Canada en ce début de XIXième siècle; puis, la guerre avec les États-Unis d’Amérique en 1812 et enfin, la solution à la question napoléonienne?? et l’établissement de rapports harmonieux entre les autorités londoniennes et romaines qui deviennent de plus en plus nécessaires en raison même de la situation plutôt précaire de la hiérarchie catholique au pays.8

À ce chapitre, voici ce qu’en disent à juste titre Messieurs Rousseau et Remiggi : « À la fin du XVIIIième siècle et au début du XIXième siècle, l’épiscopat avait d’abord pour priorité d’être reconnu, malgré la législation en vigueur en Grande Bretagne, puis de capitaliser doucement la reconnaissance acquise pour entreprendre la division de l’immense territoire colonial en évêchés et finalement relier ceux-ci entre eux au moyen de la création d’une province ecclésiastique. Celle-ci verra le jour dans les années 1840. Cette défense de l’institution hiérarchique prendra d’abord la forme d’une stratégie d’ancien régime : on accepte un genre de tutelle royale, faisant circuler entre le gouverneur et l’évêque de Québec toutes les subtilités du patronage gouvernemental en perpétuelle négociation; puis, bien des années après l’instauration de la démocratie parlementaire, la politique consistera à influencer l’opinion publique et la députation lorsque l’évêque de Montréal, Mgr Lartigue, découvrira le caractère désormais incontournable de cette nouvelle voie. »9

À la fin du XVIIIième siècle et dans la première partie du XIXième siècle, du moins jusqu’à la fondation du diocèse de Montréal, il semble bien que
« les évêques de Québec et leurs coadjuteurs visitent régulièrement les paroisses, mais leurs observations portent essentiellement sur les choses sacrées,
sans programme de stimulation de la ferveur des fidèles. Celle-ci, pour autant qu’elle nous est connue, s’est peu à peu installée dans la tiédeur; certes les fidèles continuent à recourir aux rites les plus utilitaires pour s’assurer de l’efficacité immédiate de la vie, mais ils sont peu sensibles aux pratiques volontaires plus engagées. »10

Peut-être y a-t-il là un motif pouvant expliquer que le début du XIXième siècle est marqué par une baisse considérable des vocations, qu’il s’agisse de vocations à la vie religieuse tant chez les hommes que chez les femmes ou encore à la vie sacerdotale. Dans ce dernier cas, la baisse du recrutement remonte à la fin du XVIIIième siècle, le district de Montréal étant le plus touché, ceci malgré une affluence grandissante aux pratiques religieuses au cours des premières années du XIXième siècle. Ainsi, « le recrutement dans le Sud-Ouest connaît une baisse absolue en nombre entre la décennie 1820-1829 et celle de 1830-1839, tant chez les femmes (-10 pour cent) que chez les hommes (-7,3 pour cent). »11
Cette situation persistera jusqu’au début des années 1840 alors que nous assisterons de nouveau à une recrudescence des vocations religieuses et sacerdotales.

Nommé évêque coadjuteur de Mgr Jean-Jacques Lartigue, évêque de Montréal, en 1837, Mgr Ignace Bourget lui succède le 19 avril 1840. Cependant, dès 1839,
Mgr Bourget, dans ses visites pastorales et par les questionnaires qu’il fait parvenir aux curés des paroisses, cherche à connaître les principales vertus et les désordres les plus communs des paroissiens dans chacune des paroisses du diocèse. Malgré la difficulté que représente une telle compilation de 1839 à 1882, l’exercice permet de se faire une idée assez précise sur les convictions et les pratiques religieuses de l’époque. Il est également possible d’appliquer, à toutes fins pratiques, les résultats des recherches de Mgr Bourget aux premières décennies allant de 1800 à 1840.

Un des traits caractéristiques de la vie de l’Église à cette époque est le degré élevé de la pratique religieuse, notamment des communions pascales. Pour tous les fidèles en âge de le faire, l’obligation de communier au moins une fois par année à l’occasion de la fête de Pâques remonte au début du XIIIième siècle. Cette discipline de l’Église universelle, implantée en Nouvelle France par le Rituel de Mgr de Saint-Vallier, est encore en vigueur au XIXième siècle. Le refus de s’y soumettre, s’il est dénoncé à l’évêque, peut entraîner l’interdiction d’entrer dans une église et l’inaccessibilité à une sépulture en terre ecclésiastique. Il s’agit donc d’un élément important qui permet d’évaluer la ferveur populaire en matière d’observance religieuse.

Grâce aux questionnaires que l’évêque de Montréal, Mgr Bourget, faisait parvenir aux curés de ses paroisses, nous apprenons qu’en 1839, le pourcentage des « pascalisants » variait énormément d’un milieu à un autre. Ainsi à Montréal, pour la paroisse Notre-Dame, le pourcentage est de 38,4 pour cent tandis qu’il est respectivement de 51,2 pour cent et de 56,2 pour cent pour les paroisses de Saint-Benoit et de Saint-Augustin. Plus on s’éloigne des grands centres, plus ces pourcentages ont tendance à augmenter pour atteindre 86 pour cent à Saint-Hugues, 93,1 pour cent à Saint-Simon-de-Bagot et 93,2 pour cent à Saint-Ours.
Fait à noter, ces trois dernières paroisses seront cédées au diocèse de Saint-Hyacinthe lors de sa fondation en 1852. Mais n’anticipons pas.12

Les travaux de M. Louis Rousseau, assisté de M. Frédéric Castel, permettent également de dresser, toujours selon les recherches de Mgr Bourget, un portrait éloquent du comportement moral qui régnait au sein de la population de l’époque. D’après les réponses aux questions recueillies par Mgr Bourget auprès des curés des paroisses, nous pouvons identifier les principaux désordres moraux que le clergé de l’époque identifiait chez leurs ouailles. Parmi ceux-ci, il faut mentionner en premier lieu l’ivrognerie, largement répandue, puis les blasphèmes, les bals et les jeux déshonnêtes, la négligence des parents concernant la surveillance des jeunes gens, les mauvaises moeurs et les mauvaises habitudes, et enfin, le manque de pratique religieuse comme en fait foi le taux de pratique
de la confession ou de la communion pascale évoquée plus haut.13

Force est de constater qu’à la fin des années 1830, au lendemain de la Rébellion de 1837-1838, nous retrouvons une Église qui, pour employer une expression populaire, est grandement en perte de vitesse. Il lui tarde d’être pleinement reconnue par l’autorité civile et son influence est à reconstruire auprès de ses membres. Ses effectifs presbytéraux sont dramatiquement à la baisse et ce qui est encore plus inquiétant, c’est qu’Elle est confrontée à la tiédeur de ses fidèles. Parlant de la situation du clergé au lendemain de la Rébellion de 1837-1838, voici ce qu’écrit le Chanoine Lionel Groulx : « La première et la plus grande misère des diocèses de Québec et de Montréal se ramène à ce manque, à cette pénurie du personnel d’église,…; parmi les prêtres en service actif, beaucoup sont vieillis et accablés de fatigue; d’autres épuisés de travail à la fleur de l’âge. »14

Les antécédents immédiats (1840-1852)
L’arrivée de Mgr Ignace Bourget à titre de coadjuteur au diocèse de Montréal en 1837 va bientôt permettre d’entreprendre un travail gigantesque qui posera les bases d’un renouveau religieux et missionnaire sans précédent au sein de l’Église du Bas-Canada à compter des années 1840.

Au moment où il prend possession du siège épiscopal, le 19 avril 1840, le diocèse de Montréal compte «  environ 300,000 fidèles, dans un territoire contenant les futurs diocèses de Saint-Hyacinthe, Valleyfield, Joliette, Mont-Laurier, Saint-Jean, Saint-Jérôme et une partie, d’un côté, du diocèse de Sherbrooke, et de l’autre, des diocèses d’Ottawa, de Pembroke et de Timmins. »15

Mgr Bourget occupera le siège épiscopal du diocèse de Montréal jusqu’en 1876. Il sera donc présent au moment de la fondation du diocèse de Saint-Hyacinthe et son influence s’y fera sentir. Entre le moment de son accession au siège épiscopal de Montréal et le moment de la fondation du diocèse de Saint-Hyacinthe, on peut dire que le travail apostolique de Mgr Bourget sera marqué par deux grandes préoccupations.

La première préoccupation du nouvel évêque est d’instaurer un renouveau au sein de l’Église de Montréal. Dès septembre 1839, les autorités ecclésiastiques de Montréal innovent en réunissant pour la première fois les membres du clergé pour une retraite commune. C’est le début d’une longue tradition qui se maintient encore aujourd’hui dans les différents diocèses du Québec.

En plus de rapprocher les membres du clergé entre eux, cette réunion offre l’occasion d’annoncer le projet d’une « Mission populaire » pour tout le diocèse. « Il s’agit d’une sorte d’occupation du territoire d’une paroisse par des prédicateurs et des confesseurs de l’extérieur, durant plusieurs jours, afin d’amener même le dernier des paroissiens à changer de vie en se confessant et en recevant l’absolution de ses fautes. »16

Pour mener à bien ce projet, Mgr Bourget fait appel à l’évêque de Nancy, Mgr Charles Auguste de Forbin-Janson qui, forcé de s’exiler de son diocèse à la suite de la révolution de Juillet 1830 en France, est actuellement de passage à New York. Il fait également appel aux Oblats de Marie-Immaculée qui arrivent en terre canadienne au cours du mois de décembre 1841. Entre octobre 1840 et septembre 1842, près de la moitié des paroisses du vaste diocèse de Montréal est rejointe. L’appel à la conversion semble avoir été entendu puisque l’indice du devoir pascal, qui jusque-là était à la baisse, augmente soudainement de 10 %.1

Après la grande réussite de la « Mission populaire », il faut maintenant consolider les acquis. C’est à cela que Mgr Bourget s’emploiera dans les années qui vont suivre.

A-  AU NIVEAU DU CLERGÉ

Préoccupé par un manque de recrutement et la formation du clergé, Mgr Bourget en confie la responsabilité aux Messieurs de Saint-Sulpice qui, le 7 novembre 1840, inaugurent l’oeuvre du Grand Séminaire dans l’ancien Collège de Montréal de la rue Saint-Paul.

Mgr Bourget porte également le souci de rallier son clergé à ses préoccupations pastorales et spirituelles. Comme le mentionne M. Louis Rousseau : « Dès 1843, il avait convoqué une assemblée générale des curés du diocèse au cours de laquelle il leur demandait de répondre à certaines questions portant sur la mise à jour de la législation scolaire, la modification des prescriptions relatives au jeûne et à l’abstinence, l’administration de la Fabrique, la diffusion du Nouveau Testament en français et l’établissement des conférences ecclésiastiques. Cette réunion donna pour la première fois aux curés
le sentiment de participer à une entreprise collective de rénovation et elle marqua le début des réunions quadri-annuelles au cours desquelles les prêtres d’un même arrondissement débattaient ensemble de questions pastorales et soumettaient un rapport écrit des opinions émises, souvent divergentes d’ailleurs. »18

De plus, entre 1837 et 1847, cinq communautés religieuses masculines arrivent de France et viennent s’établir dans le diocèse de Montréal, offrant ainsi aux jeunes hommes un style de vie et d’engagement disparu depuis l’événement de la Conquête. Parmi ces communautés de religieux, il faut mentionner les Frères des Écoles chrétiennes (1837), les oblats de Marie-Immaculée (1841), les Jésuites (1842), les clercs de Saint-Viateur (1847) et la congrégation de Sainte-Croix (1847).19

Fait à retenir, en septembre 1846, peu avant son départ pour un deuxième voyage en Europe, Mgr Bourget accueille un jeune étudiant en théologie qui a pour nom Louis-Zéphirin Moreau. Ce dernier sera confié aux bons soins de Mgr Jean-Charles Prince, coadjuteur de Mgr Bourget depuis 1844.

B-  SUR LE PLAN SOCIAL

Au moment de son arrivée au siège épiscopal de Montréal, Mgr Bourget peut compter sur quelques communautés religieuses oeuvrant déjà auprès des pauvres et des malades : les Soeurs de la Charité de Montréal, communauté fondée par Marguerite d’Youville en 1737 et les Hospitalières de Montréal, responsables de l’hôpital Hôtel-Dieu de Montréal depuis 1820.

Mais la crise des années 1830 a laissé derrière elle des besoins si grands que deux communautés religieuses ne peuvent suffir à la tâche. Mgr Bourget s’emploie donc à mettre sur pied diverses fondations. Parmi les plus importantes, citons d’abord la fondation de l’Hôtel-Dieu de Saint-Hyacinthe qu’il confie le 2 mai 1840 aux Soeurs de la Charité de Montréal. Elles décideront de former une nouvelle communauté de Soeurs Grises, connue aujourd’hui sous le vocable des Soeurs de la Charité de Saint-Hyacinthe. En septembre 1843, avec le concours de Mère Gamelin, il fonde les Soeurs de la Providence qui se consacreront aux soins des plus pauvres. En 1844, à sa demande, les Soeurs du Bon Pasteur d’Angers viennent s’établir à Montréal pour travailler auprès des femmes incarcérées et des victimes de violence. Le 16 janvier de l’an 1848, il fait appel à Mme Rosalie Cadron-Jetté pour fonder les Soeurs de la Miséricorde afin d’oeuvrer auprès des filles-mères. Toujours dans le domaine social, le 19 mars 1848, en la fête de Saint-Joseph, il fonde l’oeuvre de la Saint-Vincent-de-Paul que M. Frédéric Ozanam vient d’instituer à Paris.20

C-  AU NIVEAU DE L’ÉDUCATION

Bien que Marguerite Bourgeois et ses filles oeuvrent dans le domaine de l’éducation de la jeunesse depuis 1658, ce n’est qu’en 1698 que Mgr de Saint-Vallier de Québec reconnaîtra officiellement la communauté religieuse qui reçoit alors le nom de Congrégation de Notre-Dame.

Cependant, les besoins sont toujours aussi grands et Mgr Bourget s’applique donc à trouver des remèdes, soit en accueillant de nouvelles communautés  religieuses, soit en procédant à quelques fondations. Spécialisée dans l’éducation des garçons, la communauté des Frères des Écoles chrétiennes arrive au pays en 1837 et s’établit dans la région de Montréal. Le 28 février 1844, avec le concours de Mère Marie-Rose (Eulalie Durocher), Mgr Bourget procède à la fondation des Soeurs des Saints Noms de Jésus et de Marie. Les filles de Madeleine-Sophie Barat mieux connues sous le vocable des dames du Sacré-Coeur arrivent à Saint-Jacques-de-l’Achigan en 1842 pour s’établir définitivement au Sault-au-Récollet en 1858 et se vouer à l’éducation de la bourgeoisie comme à celle des pauvres. Quant à eux, les frères et les religieuses de Sainte-Croix viennent s’établir en terre canadienne en 1847. Finalement, c’est au tour d’Esther Blondin de fonder la communauté des Soeurs de Sainte-Anne. Désireuse de se vouer à l’enseignement des enfants pauvres des deux sexes, cette communauté, lorsqu’elle prend officiellement la forme d’une congrégation, se voit interdire la possibilité d’offrir un enseignement mixte.21

Il faut aussi mentionner qu’à l’époque, le diocèse de Montréal peut également compter sur l’existence de quelques collèges : le Collège de Montréal fondé en 1767, le Séminaire de Saint-Hyacinthe fondé en 1811, le Collège de Sainte-Thérèse de Blainville fondé en 1830 et le Collège de Chambly dont l’existence se prolongea de 1829 à 1844.

Entre autres projets d’éducation populaire, Mgr Bourget répond à un souhait depuis longtemps formulé mais jamais exaucé : la mise sur pied d’une presse catholique. C’est ainsi qu’à la mi-janvier 1841, il fonde le journal les Mélanges Religieux qui aura « pour mission de combattre les protestants et les libéraux, de véhiculer les principes catholiques et de propager les bons livres. »22 Il en confie alors la direction au chanoine Jean-Charles Prince, celui-là même qui, en 1852, devient le premier évêque du diocèse de Saint-Hyacinthe. Le chanoine Prince assumera cette responsabilité depuis la fondation du journal en 1841 jusqu’en 1845. Les Mélanges Religieux seront publiés jusqu’en 1852 alors qu’un incendie détruit les ateliers du journal.

Quelques années plus tard, Mgr Bourget fonde l’oeuvre des bibliothèques paroissiales. Et bientôt, « Les évêques de Québec et du Haut-Canada emboîtèrent le pas à sa suite, de sorte qu’en peu d’années, nombre de paroisses ouvrirent une bibliothèque, sous la surveillance et responsabilité du curé. En 1853, il y aura près d’une centaine de ces bibliothèques, avec un contenu global de 50,000 volumes. À elle seule, la bibliothèque de Montréal pour les classes pauvres aura, en 1860, 12,000 volumes. »23

D-  AU NIVEAU DE LA VIE ASSOCIATIVE

Grâce au travail ardent du deuxième évêque de Montréal, le réveil religieux de la partie sud-ouest du Bas-Canada est donc bien amorcé et se consolide de plus en plus. Mgr Bourget peut compter sur un réseau exemplaire dans le domaine de l’éducation, un réseau tout gagné à la cause de l’Église et heureux porte-parole des idées mises de l’avant par le réveil religieux et missionnaire.

Comme preuve de ce réveil religieux, citons le développement d’associations et de fraternités pieuses. Autant celles-ci étaient pour ainsi dire « boudées » par les paroissiens au tournant des années trente, autant elles connaissent un rapide développement au cours des années 1840. Voyons ce qu’en disent Messieurs Rousseau et Remiggi : « Il faut inscrire la diffusion de nouvelles associations volontaires de masse en tête de la liste des innovations destinées à proposer à la conversion des fidèles un territoire concret pour le changement moral et l’accès plus facile aux biens de salut telles les indulgences. Leur croissance fut extrêmement rapide. En moyenne, il y avait probablement moins d’une association ou confrérie par paroisse avant 1840. Dans la période d’innovation organisationnelle, l’expansion de quelques associations entraîne un équipement moyen de près de trois associations, ce qui révèle un fort engagement du clergé et, en même temps, une solide réponse des fidèles à cette nouvelle offre de biens de salut. Au terme de la phase de réveil, durant les années 1870, les paroisses compteront en moyenne cinq associations assurant la participation volontaire et l’encadrement des fidèles. »24

Quelles sont les obligations de celui ou de celle qui accepte de faire partie de l’une ou l’autre de ces associations ? Sur ce sujet, voici ce que répondent Jean-Patrice Arès et Louis Rousseau :

« Il ne s’agit pas d’une appartenance lourde en exigences quotidiennes. Quelques transformations des conduites et des obligations sont perceptibles : quelques « Je vous salue Marie » et « Notre Père » au moment de la prière du matin, la confession et la communion lors de certaines fêtes pour acquérir les indulgences les plus rentables, de petites aumônes, une tempérance et une conduite chaste accordées aux tendances à plus de contrôle qui s’introduisent dans les moeurs tant protestantes que catholiques de l’époque. En retour s’offrait une nouvelle abondance en biens de salut garantissant au plus grand nombre un accès assez facile au ciel, terme du passage de la vie. Cet accès populaire au capital inépuisable du pardon divin, voilà l’essentiel du nouveau mouvement associatif dans l’économie religieuse de la culture qui se met en place avec le réveil religieux. » Parmi les principales associations, nous retrouvons le « Saint-Scapulaire », la « Propagation de la foi », l’« Archiconfrérie ou la Tempérance »25

Longtemps désirée, la création d’une province ecclésiastique canadienne n’avait pu se concrétiser en raison de la législation britannique qui s’opposait à l’organisation de l’Église au Canada. Mais les autorités britanniques vont bientôt montrer plus d’ouverture à cet égard.

Si le quatrième article du Traité de Paris en 1763 établit que « Sa Majesté Britannique convient d’accorder aux habitants du Canada la liberté de la religion catholique; en conséquence, elle donne les ordres les plus précis et les plus effectifs pour que ses nouveaux sujets catholiques romains puissent professer le culte de leur religion selon le rite de l’Église romaine », il n’en comporte pas moins une restriction de grande importance : « en tant que le permettent les lois de la Grande Bretagne. »26

Même si à première vue, ce quatrième article du Traité de Paris semble rassurant pour les catholiques d’ici, cette liberté octroyée à la religion catholique ne s’applique qu’aux actes du culte et ne permet pas le développement ou l’organisation de l’Église en Nouvelle France. En effet, une loi votée par le parlement de Westminster et signée par la reine Élisabeth I le 25 janvier 1559 stipule : « Plaise à Votre Majesté d’ordonner qu’aucun prince, aucune personne, aucun prélat, aucun État ni aucune Puissance, spirituels ou temporels, n’usent, ne jouissent, ni n’exercent jamais, après le dernier jour de cette session du Parlement, un genre quelconque de pouvoir, de juridiction, de supériorité, d’autorité, de prééminence ou de privilèges, spirituels et temporels, à l’intérieur du Royaume
ou des dominions ou des contrées, qui appartiennent maintenant ou appartiendront dorénavant à Votre Majesté. »27

Le général James Murray qui a combattu lors de la Conquête est nommé à titre de premier gouverneur au Canada (1763-1766). Les instructions qu’il reçoit de Londres ne peuvent être plus claires et plus précises quant à l’avenir de l’Église catholique au Canada : « absence de hiérarchie papale, surveillance du clergé, défense de laisser entrer dans la colonie des religieux et instinction progressive des communautés religieuses d’hommes, établir l’Église anglicane, tant en principe qu’en pratique, induire graduellement les Canadiens à embrasser la religion protestante et à élever leurs enfants dans les principes de cette religion. »28

L’évêque de Québec, Mgr Henri-Marie du Breil de Pontbriand, décédé à Montréal le 8 juin 1760, n’a pu être remplacé en raison des troubles qui sévissent à ce moment-là. Par suite de la Conquête et des prises de position des autorités britanniques, il est difficile de trouver un successeur. Faut-il nommer un vicaire apostolique ou un évêque diocésain ? Après plusieurs années de pourparlers et de négociations, l’autorité britannique finit par accepter la nomination de Mgr Jean-Olivier Briand à titre de superintendant de l’Église romaine. Avec l’accord de Rome, ce dernier doit lui-même choisir son coadjuteur et le présenter aux autorités romaines. Ayant reçu l’approbation, il peut alors lui conférer lui-même l’ordination épiscopale. Aux yeux des Anglais, la nomination d’un évêque diocésain à la tête de l’Église canadienne, plutôt qu’un vicaire apostolique, confère à celui-ci une plus grande autonomie face à l’autorité romaine. Pour les deux parties, il s’agit donc d’une heureuse solution.

Dans les années qui suivent, les évêques qui se succèdent sur le siège épiscopal de Québec doivent composer avec le Régime britannique et tenter de faire reconnaître l’importance du rôle de l’Église catholique en terre canadienne de même que son utilité pour le maintien de l’ordre moral et des bonnes moeurs. Il n’est toutefois pas question pour l’autorité britannique de permettre l’érection d’un autre diocèse. Il faudra attendre 1836 pour qu’enfin soit autorisée l’érection du diocèse de Montréal dont Mgr Jean-Jacques Lartigue deviendra le premier évêque.

Comme nous l’avons démontré précédemment, depuis la cession de la Nouvelle-France à l’Angleterre, diverses raisons font en sorte que la tension entre les deux populations va sans cesse grandissant pour finalement aboutir à la Rébellion de 1837-1838.

Aussi, afin qu’aucune rébellion semblable à celle de 1837-1838 ne voie le jour, en 1839, Lord Durham, dans son rapport remis à Londres, préconise tout simplement l’asservissement et l’assimilation des Canadiens français. Et la façon envisagée est celle de l’Union des deux Canada. Afin de faire accepter cette idée par les Canadiens français, Sir Charles Poulett Thompson, qui a succédé à Lord Durham au Canada, fait adopter par son Conseil spécial quelques mesures destinées à se concilier l’appui du clergé et de l’Église : 1) il confirme le Séminaire de Saint-Sulpice dans ses titres de seigneur de Montréal; 2) il renouvelle et assouplit la loi des congrégations religieuses datant de 1830; 3) il prévoit l’érection civile des paroisses. En ce domaine, l’évêque peut désormais agir à sa guise sans les entraves engendrées par l’intervention du pouvoir civil depuis la Conquête.

Il faut dire qu’en dépit de la période agitée ayant précédé la Rébellion de 1837-1838, le Clergé et l’Église ont su gagner l’estime des autorités britanniques. Voici ce qu’en dit Lord Durham dans son rapport de 1839, à Londres : « Je ne connais pas au monde de curés dont la pratique des vertus chrétiennes et l’observance scrupuleuse des devoirs d’état soient plus universellement reconnues et aient produit plus de bien. Pourvus d’un revenu suffisant, même considérable par rapport aux idées du pays, ayant l’avantage de l’instruction, ils ont vécu sur un pied d’égalité et de bienveillance avec les plus humbles et les plus illettrés de leurs paroissiens. Connaissant les besoins et la mentalité de ceux qui les entourent, ils ont été les champions et des dispensateurs de la charité, les gardiens des moeurs de peuple. En l’absence d’institutions civiles permanentes, l’Église catholique a présenté l’unique ressemblance de la stabilité et manifesté les seuls appuis de la civilisation et de l’ordre. »29

Devant une telle ouverture d’esprit de la part des autorités britanniques, l’évêque de Montréal, Mgr Ignace Bourget, part pour l’Europe afin d’y recruter de nombreuses communautés religieuses pour venir travailler dans son diocèse à des oeuvres d’éducation et d’action sociale auprès des pauvres et des démunis. Rome de son côté s’emploie à créer en 1844 la première province ecclésiastique regroupant les diocèses de Québec (1674), de Montréal (1836), de Toronto (1841) et de Kingston (1826). Les évêques de ces diocèses demeurent toutefois suffragants du siège épiscopal de Québec? Mgr Joseph Signay se voit remettre le pallium des mains de Mgr Bourget, le 24 novembre 1844, à Québec.

En 1851, un nouveau pas est franchi donnant à l’Église ses coudées franches en terre canadienne. Louis-Hippolyte La Fontaine, celui-là même qui a été fait prisonnier politique lors de la Rébellion de 1837-1838, devient premier ministre du Canada-Uni en 1842. En 1851, il fait voter par la Chambre ce principe fondamental en matière de liberté religieuse: « Il est par le présent déclaré et statué par l’autorité susdite que le libre exercice et la jouissance de la profession et du culte religieux, sans distinction ni préférence, mais de manière à ne pas servir d’excuse à des actes de licence outrée, ni de justification de pratiques incompatibles avec la paix et la sûreté de la province, sont permis par la constitution et les lois de cette province à tous les sujets de Sa Majesté en icelle. »30

Cette loi est sanctionnée par la reine Victoria en 1852. D’ores et déjà, l’Église canadienne ne sera plus assujettie légalement par le pouvoir civil au Canada.

En 1844, après de nombreux efforts et pourparlers, on voit enfin se réaliser le projet d’une province ecclésiastique dont Mgr Joseph Signay, alors archevêque de Québec, devient le responsable. Ce projet, formulé pour la première fois en 1763, voit finalement le jour grâce aux efforts soutenus de Messeigneurs Plessis, Lartigue et Bourget.31

Quelques années plus tard, du 15 au 28 août 1851, se tient le Premier Concile ecclésiastique de Québec auquel prennent part les évêques de Québec et de Montréal accompagnés de leurs auxiliaires. Pour la circonstance, les évêques des récents diocèses de Kingston (1826), de Bytown (Ottawa, 1847) se joignent à eux.

Parmi les différents points discutés au cours de ce Premier Concile de Québec, mentionnons la création de deux nouveaux diocèses, celui de Saint-Hyacinthe et celui des Trois-Rivières. Au sujet du diocèse de Saint-Hyacinthe, voici le texte de la supplique qui fut rédigée par les Pères du Concile et adressée au Pape Pie IX :

Très saint père

Nous Archevêque et Évêques de la Province ecclésiastique de Québec, désirant pourvoir aux nécessités des âmes, croyons, pourvu qu’il plaise au Saint-Siège Apostolique, que doit être érigé un nouveau Siège Épiscopal dans le territoire appelé Saint-Hyacinthe qui comprend le territoire ci-dessous désigné.

Le nouveau Diocèse de Saint-Hyacinthe comprendra les comtés de Saint-Hyacinthe, Richelieu, Rouville, Missisquoi, Shefford et Stanstead, dans le Diocèse et District de Montréal, et une partie du comté de Sherbrooke comprenant les cantons de Melbourne, Brompton, Orford, Ascot, Eaton, Clifton, Compton et Hereford, dans le Disctrict de Saint-François et l’Archidiocèse de Québec.

Nous demandons aussi humblement que l’Illustrissime et Révérendissime Jean-Charles Prince, Évêque de Martyropolis, et déjà Coadjuteur avec future succession de l’Illustrissime et Révérendissisme Évêque de Montréal, soit choisi pour régir le nouveau Diocèse. Ce que nous espérons de l’indulgence de Votre Sainteté.

Province du Canada, le 

C’est Mgr Jean-Charles Prince lui-même, alors évêque coadjuteur au diocèse de Montréal, qui est désigné par l’Assemblée conciliaire pour porter la supplique jusqu’à Rome.

1 ROUSSEAU, Louis et REMIGGI, Frank W., Atlas historique des pratiques religieuses, Le Sud-Ouest du Québec au XIXième siècle, Les Presses de l’Université d’Ottawa, 1998, p. 2
2 Ibidem, pp. 2-3
3 Ibidem, p. 3
4 Idem
5 Idem
6 Idem
7 Sur cette partie de l’histoire de l’Église du Québec, on lira avec profit le résumé qu’en donne M. Lucien Lemieux dans L’Église de Montréal, 1836-1986, Fides, 1986, pp. 24-29
8 Cf., ROUSSEAU, Louis, o.c., p. 3
9 Ibidem, pp. 3-4
10 Ibidem, p. 4
11 Ibidem, p. 200
12 Cf., Ibidem, pp. 187-198
13 Ibidem, p. 161
14 Cité par LITALIEN, Rolland, Le prêtre québécois à la fin du XIXième siècle, Fides, 1987, p. 8
15 CIMICHELLA, André-M. Mgr, L’Église de Montréal, 1836-1986, Fides, 1986, p. 65
16 ROUSSEAU, Louis, o.c., p. 5
17 Cf., Idem
18 Idem
19 Cf., Ibidem, p. 208
20 Cf., CIMICHELLA, Mgr André-M., o.c., pp. 65-71
21 Cf., ROUSSEAU, Louis, o.c., pp. 202-203
22 PLANTE, Hermann, L’Église catholique au Canada, 1604 à 1886, Éditions du Bien Public, 1970, p. 361
23 Ibidem, p. 370
24 ROUSSEAU, Louis, o.c., pp. 5-6
25 Ibidem, p. 186
26 LEMIEUX, Lucien, T. 1, Les années difficiles (1760-18309) dans VOISINE, Nive, Histoire du catholicisme québécois, vol. 2, Les XVIIIième et XIXième siècles, Éditions Boréal, 1989, p. 17
27 Cité par LEMIEUX, Lucien, o.c., p. 18
28 Ibidem, pp. 22-23
29 Cité par PLANTE, Hermann, o.c., pp. 360-361
30 Cité par PLANTE, Hermann, o.c., p. 362
31 Cf., LEMIEUX, Lucien, o.c., p. 51-74