Qu’avons-nous appris?

Relecture des fruits de l’Esprit en temps de confinement
Par Stéphanie Bernier, membre de l’équipe des responsables de régions

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Il n’y a aucun doute, l’Esprit fût à l’œuvre dans notre diocèse! Malgré le confinement, malgré la fermeture des églises et des locaux de catéchèses, malgré l’inquiétude et une certaine désorganisation, plusieurs baptisés et leaders pastoraux des quatre coins de notre diocèse se sont levés pour chercher comment être et faire Église autrement.

En lisant, en écoutant et en partageant nos récits, grâce à une initiative proposée par les membres de l’équipe des responsables de régions, nous avons pu cueillir différents fruits de ce temps de confinement.

Fruits d’humanité
Dans plusieurs milieux, des personnes ont pris diverses initiatives pour rejoindre leurs frères et sœurs désormais isolés. Téléphones hebdomadaires aux personnes seules, courriels aux familles inscrites en catéchèse et aux baptisés engagés dans différents comités pastoraux, échanges et temps de partage fréquents via Messenger, groupes Facebook d’encouragements, réunions, célébrations et temps de prières sur la plateforme Zoom, sont autant de moyens qui nous ont permis de faire communauté, sans être ensemble.

Fruits de service et de partage
Certains leaders de nos communautés ont redoublé d’efforts pour agir auprès des personnes fragilisées. Libérés des obligations liées à leurs différents ministères pastoraux et à leurs emplois, plusieurs prêtres, diacres et laïcs ont mis la main à la pâte personnellement ou en se joignant aux organismes communautaires pouvant offrir des services essentiels, pour pallier au manque de ressources bénévoles afin de nourrir les affamés et de porter secours aux malades. À bout de bras, des personnes ont choisi, de leur propre chef, de poursuivre l’aide alimentaire habituellement offerte par leur paroisse. Soupe populaire, paniers de Pâques et cabane de partage sont quelques exemples de ces initiatives. Notons aussi que certains ont mis leurs charismes au service des autres pour leur permettre de se retrouver dans les méandres des nouvelles technologies ou pour les accompagner dans les différentes démarches à faire pour obtenir du soutien gouvernemental.

Fruits spirituels
Plusieurs personnes ont senti le besoin de se retourner vers leur Dieu et de chercher sa Volonté dans cette épreuve. La prière personnelle s’est intensifiée. Le temps libéré a pu être utilisé pour les lectures spirituelles. L’impossibilité de se rassembler pour célébrer l’eucharistie a permis aussi à un grand nombre de personnes de réaliser l’apport de la communion dans leur vie. C’est quand on est privé de quelque chose qui nous est cher qu’on réalise sa valeur et son importance. Heureusement, les moyens technologiques nous ont permis d’avoir accès à des temps de prières et de célébrations auxquels plusieurs ont participé plus souvent que d’habitude, entre autres, grâce aux services essentiels de communications déployés dans notre diocèse à travers l’équipe de Zéphir.tv. Notons aussi de nombreuses nouvelles inscriptions aux communications diocésaines.

Fruits de formation
Le temps libéré par cette pause obligatoire a permis à différents intervenants pastoraux de découvrir l’utilité des nouvelles technologies et de choisir de se former pour les utiliser à leur plein potentiel. De ce fait, dans certains endroits, des parcours de catéchèse ont pu se poursuivre en ligne. Des leaders pastoraux ont choisi de suivre des formations bibliques, spirituelles ou humaines diffusées gratuitement par différents acteurs dont la Fédération de la famille Richelieu Yamaska, Padre Coach, le réseau de l’Association québécoise de la Catéchèse Biblique Symbolique, SOCABI, Novalis et la Faculté de théologie et de sciences religieuses de l’Université Laval.

Leçons pour l’avenir

  1. La mission se poursuit, même quand les églises et les locaux pastoraux sont fermés. Nous pouvons être efficaces et signifiants ailleurs qu’à l’intérieur de nos murs!
  2. Il faut continuer à sortir des murs, de différentes façons, pour aller rencontrer les autres sur leur terrain. Nos églises devraient être des points d’ancrage pour relire nos expériences, pour se former et pour se fortifier par la communion fraternelle et spirituelle dans le but de retourner en mission.
  3. Les relations et l’attention à l’autre sont le centre de notre mission. Il est nécessaire de se garder du temps pour continuer d’aller à la rencontre des autres, parce qu’ils sont le moyen par excellence de rencontrer le Christ et de témoigner de son action, de sa pertinence dans nos vies.
  4. Le souci de demeurer en contact les uns avec les autres et de se rencontrer, par différents moyens, doit demeurer. C’est de ces temps d’échange que naît le sentiment d’appartenance qui est le centre de nos communautés. Une fois que nous avons pris le temps de nous rencontrer et de nous mettre à l’écoute les uns des autres, nous sommes plus disposées à rechercher ensemble l’action de l’Esprit dans notre monde et à déployer les efforts pour répondre aux soifs du monde dans lequel nous vivons.
  5. La technologie est d’une aide précieuse pour la poursuite de nos différentes œuvres. Elle ne doit pas devenir le centre de notre vie pastorale mais il devient nécessaire de l’utiliser pour favoriser les rencontres, la formation, la communication et la diffusion de l’information. Elle offre de multiples possibilités, dont nous ne pouvons plus faire l’économie, pour l’évangélisation comme pour aller à la rencontre de l’autre. Il devient nécessaire de faire coexister le présentiel et le virtuel.
  6. Les temps d’arrêt et la diminution des obligations professionnelles favorisent la créativité et permettent à chacun d’utiliser ses charismes à meilleur escient. Il faudra faire attention à ne pas retomber dans la tentation de trop remplir nos agendas par de multiples projets pour répondre à l’impératif de l’efficacité, en nous rappelant que tout ce que nous faisons doit être prétexte à la rencontre de l’autre et que des temps d’arrêt sont essentiels pour être disposés à la rencontre de Dieu à travers l’autre.

Aujourd’hui que nous pouvons rentrer à l’église, choisissons de ne pas nous y reconfiner!

Ressources à consulter

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