Fête du Travail, 3 septembre 2018 – Les pancartes « Nous embauchons » poussent comme des champignons devant nos commerces, usines et institutions. Le monde du travail est en mutation. Chaque année, le premier lundi de septembre nous fournit l’occasion de prendre un temps d’arrêt et de réfléchir à la place qu’occupe le travail dans nos vies. Permettez-moi ici de vous partager quelques-unes de mes réflexions sur le travail.
Avec le pape François, j’affirme que « Le travail est une nécessité, il fait partie de la vie sur cette terre, chemin de maturation, de développement humain et de réalisation personnelle » (Laudato ‘Si, 128). Comme croyantes et croyants, nous avons à porter un regard critique sur le monde du travail. Nous ne devons pas ranger au placard les options essentielles de notre foi en faveur du bien commun, de la dignité humaine et de la protection des plus vulnérables parmi nous. Bien au contraire, nous devons les défendre vigoureusement sur la place publique. Chaque personne est appelée à contribuer, par son travail, à la vie en société. Ce faisant, elle actualise et fait éclore les potentialités et les charismes que Dieu a mis en elle.
En moyenne, le travail occupe 40 heures par semaine. Les statistiques récentes nous montrent que 30 % des travailleuses et travailleurs ont un emploi de faible qualité en matière de rémunération, d’heures travaillées, de stabilité, de qualification. Pour donner le gout du travail, nous devons mettre l’accent sur une solide formation, un accueil de qualité en milieu de travail et des conditions de travail plus décentes. Le travail comporte une dimension humaine incontournable. Il est accompli par des femmes et des hommes qui désirent y trouver un développement authentique.
L’omniprésence des nouvelles technologies en milieu de travail, même si elles offrent des avantages indéniables, peut nous faire perdre de vue la sensibilité, la chaleur et la compassion que nous pouvons avoir les uns pour les autres. Cela pourrait mettre aussi en péril notre intérêt pour les valeurs spirituelles. Si elles nous éloignent de ces réalités, les nouvelles technologies deviennent déshumanisantes. La famille, la nature, les associations, la communauté de foi demeurent des lieux importants d’ancrage pour notre équilibre de vie. À ne surtout pas négliger! Ne perdons pas de vue l’essentiel de ce qu’est la vie : les relations avec Dieu, avec notre environnement, avec nos frères et sœurs en humanité et avec soi-même. Bonne fête du Travail à toutes et à tous!
✠ Christian Rodembourg, m.s.a.
Évêque de Saint-Hyacinthe